Les Mondiaux de 2017 à Langley mettront le football féminin en vitrine
Photo: WWC 2013 Finlande / Juri Turunen
par Ameeta Vohra
Non seulement le Championnat du monde féminin de la Fédération internationale de football américain (IFAF) 2017 permettra-t-il d’évaluer à quel point le football féminin a évolué, il s’agira aussi d’une opportunité pour le football féminin avec contacts d’obtenir une visibilité dont ce sport a grand besoin.
Le football féminin a progressé au Canada, selon l’entraîneure des quarts-arrières d’Équipe Canada Saadia Ashraf. Cliquez ici pour en savoir davantage sur le chemin que Saadia a tracé et le rôle de pionnière qu’elle a joué en passant du rôle de joueuse avec l’équipe nationale jusqu’à celui d’entraîneure.
« Je trouve qu’il y a plus de visibilité », a affirmé Ashraf, qui a commencé à jouer au football avec contacts au début des années 2000 et qui s’est alignée avec le Canada à l’occasion des deux premières présentations des Mondiaux. « Il y a plus de femmes qui jouent au football au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde », dit-elle.
À une certaine époque, il y avait peu de débouchés pour les femmes qui désiraient jouer au football avec contacts. Ashraf estime que la mise sur pied de nouvelles équipes et de nouvelles ligues à différents endroits au pays a permis de mieux faire connaître ce sport et a facilité la tâche des femmes qui voulaient le pratiquer.
« Quand on mentionne le Blitz (de Montréal) ou la Ligue de football canadien féminin de l’Ouest (WWCFL, Western Women’s Canadian Football League), ou encore la Ligue de football féminin des Maritimes (MWFL, Maritime Women’s Football League), les gens savent c’est quoi, alors je pense que les choses se sont améliorées à cet égard. Je trouve que le football féminin a grandi de plusieurs manières – le nombre de joueuses, le niveau de talent et le degré d’intérêt. »
Cette croissance est en partie attribuable à la tenue du Championnat du monde féminin de l’IFAF tenu en juillet 2010 en Suède. Après ce tournoi inaugural, la WWCFL a disputé une première saison avec des équipes en Saskatchewan, en Alberta et au Manitoba. La MWFL, fondée en 2004, ainsi que le Blitz de Montréal, créé en 2003, continuent aussi d’offrir des débouchés pour les femmes.
Cet été, ce sera la première fois que le Championnat du monde féminin aura lieu ailleurs qu’en Europe. Celle qui a joué pour l’équipe nationale avant de devenir entraîneure des quarts avec la formation canadienne espère que l’événement permettra de promouvoir le football féminin avec contact au pays.
« Je l’espère parce nous allons jouer au Canada, les gens vont voir que c’est du football, a noté Ashraf. Livre pour livre, ces filles-là frappent; c’est rapide, c’est vite. Ce ne sont pas des colosses de 350 livres mais c’est quand même un bon spectacle, c’est du bon football. Ce que j’espère, c’est que les gens le constateront eux aussi et qu’ils s’impliqueront davantage afin d’essayer d’aider les filles qui veulent jouer à pratiquer ce sport longtemps. »
« Si nous obtenons plus de visibilité à ce championnat du monde, j’espère que les gens vont réaliser que (jouer au football féminin avec contact) c’est possible. Quelqu’un pourrait décider de s’impliquer et d’essayer de mettre des équipes sur pied quelque part au pays. »
L’Ontario et le Québec représentent les marchés où le potentiel de croissance est le plus grand. L’équipe de la ville d’origine d’Ashraf, le Blitz de Montréal, est la seule formation féminine qui existe dans les deux provinces les plus populeuses au pays.
« Le Blitz joue aux États-Unis parce que c’est ce qui est le plus près. S’il y avait une équipe à Québec, une équipe à Toronto et une autre à Ottawa, alors nous resterions ici et nous disputerions des matchs ici, a noté Ashraf. J’espère que ça arrivera un jour. Ce n’est pas que nous n’aimons pas jouer aux États-Unis. Si nous avions des équipes ici, nous pourrions jouer plus près de chez nous et ça nous permettrait assurément de réduire nos dépenses de voyage. »
Au bout du compte, Ashraf espère que le Mondial de 2017 servira d’inspiration pour les femmes qui découvriront ce sport. L’ancienne quart-arrière conseille à toutes les femmes qui envisagent d’y jouer, surtout après avoir assisté au tournoi, de se faire confiance et d’y plonger sans hésitation parce qu’il s’agit d’un sport d’inclusion.
« Vous ne le saurez jamais tant que vous ne mettrez pas les pieds sur le terrain », a-t-elle lancé pour tenter de convaincre quiconque hésite à adopter ce sport.
« Il faut toutes sortes d’athlètes, toutes sortes de mentalités, toutes sortes de physionomies et il faut laisser tomber toute forme d’hésitation, il faut foncer. J’ai été joueuse et entraîneure pendant de longues années et j’ai vu plusieurs types de femmes pratiquer ce sport, et si ce sport vous intrigue le moindrement, alors essayez-le. Il faut aller sur le terrain une première fois, et ensuite laisser les événements vous amener plus loin. »
Des équipes de 45 femmes chacune prendront part au Championnat du monde féminin 2017 à Langley, en Colombie-Britannique. Avec un peu de chance, cela incitera les générations futures d’athlètes féminins à travers le pays à adopter ce sport et à viser une place au sein de l’équipe nationale du Canada.
À propos de l’auteur
Ameeta est une journaliste pigiste de sport et d’actualité basée à Halifax. AU cours de sa carrière, elle a couvert plusieurs événements sportifs, notamment les Jeux olympiques de Rio 2016, la Coupe Vanier, l’Uteck Bowl, la Coupe Football Canada, le Repêchage de la LCF et la Journée d’enrôlement de la NCAA. Suivez-la sur Twitter @vohra_ameeta
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