Le Canada impatient d’accueillir le monde à Langley
Photo: 2013 WWC Finlande
Par Ameeta Vohra
Équipe Canada se voit offrir une opportunité bien spéciale alors qu’elle sera l’hôte du Championnat du monde féminin de la Fédération internationale de football américain (IFAF) du 24 au 30 juin, au stade McLeod à Langley, en Colombie-Britannique.
L’entraîneure des quarts-arrières Saadia Ashraf sait à quel point cette compétition est importante et ce que ça représente d’y participer, elle qui a mené le Canada à la conquête de médailles d’argent lors de l’édition inaugurale en 2010 ainsi qu’à l’occasion du tournoi de 2013.
« Quand tu représentes ton pays dans ton sport favori, c’est un très grand honneur », reconnaît-elle. « Ç’a été des moments très importants pour moi et le simple fait d’y participer, c’était un rêve devenu réalité. »
« Ç’a été fantastique, autant en 2010 qu’en 2013, d’aller au camp puis de pouvoir disputer le tournoi, et de vivre des jours où ta seule préoccupation, c’est le football. Ç’a été une expérience tellement incroyable de vivre ça. C’est quelque chose que je vais chérir toute ma vie. Les femmes qui y ont participé en 2010 et en 2013 ont vécu une expérience qu’elles n’oublieront jamais, et je pense que ce sera la même chose pour celles qui le feront cet été. »
Un mélange de jeunesse et d’expérience
Six équipes se disputeront la médaille d’or à Langley, C.-B. Parmi les participantes, il y aura les principales rivales des Canadiennes et les doubles médaillées d’or, les Américaines, ainsi que les Finlandaises, qui ont auparavant décroché le bronze. La Grande-Bretagne, l’Australie et le Mexique en seront à leur première participation.
« C’est emballant, c’est sûr, d’affronter de nouvelles équipes », dit Ashraf au sujet des formations en lice. « J’ai hâte de voir ce que le reste du monde aura à offrir. »
« En ce qui a trait aux États-Unis, elles seront bonnes. Nous nous attendons évidemment à ce qu’elles le soient. »
Les États-Unis profitent du fait qu’il y a une plus grande population au pays, ce qui leur permet de recruter au sein d’une base plus importante de joueuses.
« Elles ont effectivement un avantage (en raison du nombre de joueuses), mais je pense que nous pouvons rivaliser avec un bon encadrement et la bonne stratégie », souligne Ashraf. « Je suis contente de voir la Grande-Bretagne et l’Australie participer au tournoi. Je sais qu’il y aura des athlètes de partout dans le monde et j’ai hâte de voir le niveau de jeu qu’elles vont offrir sur le terrain. »
Et en ce qui concerne Équipe Canada, Ashraf estime que la formation a le talent nécessaire pour aspirer à la médaille d’or devant les siens.
« Il y a beaucoup d’athlètes de qualité dans cette équipe et je pense que nous sommes capables de faire quelque chose de spécial », avance-t-elle. « Nous devrons choisir les bons jeux pour nous assurer de soutirer le meilleur de toutes nos joueuses, autant que possible. »
« Il faudra bien exploiter leurs habiletés – leur vitesse, leur rapidité, leurs bonnes mains à l’offensive. Nous devons trouver une façon de puiser dans nos ressources et de les amener à donner le meilleur d’elles-mêmes. »
L’expérience d’Ashraf au service de la prochaine génération de quarts
Pour sa part, Ashraf travaillera avec deux quarts-arrières qui rivaliseront afin d’obtenir le poste de partante. Elle les connaît bien toutes les deux puisqu’il s’agit d’Aimee Kowalski (Riot de Regina), qui a joué aux côtés d’Ashraf au Championnat du monde 2013, et de Maude Lacasse, qu’Ashraf dirige aussi avec le Blitz de Montréal.
Avant et durant le Championnat du monde, l’objectif d’Ashraf est de les aider toutes les deux à s’ajuster à la nécessité de briller sous pression. Et de la pression, il y en aura en raison du fait que c’est une compétition d’envergure, et aussi parce le tournoi aura lieu en sol canadien.
« Je veux évidemment ce qui est le mieux pour l’équipe; je trouve qu’elles ont toutes deux des qualités qui aideront l’équipe », indique l’entraîneure des quarts-arrières du Canada. « Pas tout le monde comprend ce que ça implique d’être quart-arrière; parfois, les gens oublient qu’un quart, ça en prend beaucoup sur ses épaules. »
« J’ai moi-même occupé cette position comme joueuse, alors je sais que je n’étais jamais parfaite, que j’ai commis des erreurs. Tu occupes le poste le plus en vue et parfois, on te blâme pour le résultat du match ou ce qui arrive sur le terrain. Parce que j’ai vécu ça et que je comprends comment on sent quand on joue à cette position, parce que j’ai connu les hauts et les bas, je pense que ça va aider ces jeunes femmes à réaliser qu’il ne sert à rien de trop s’en faire. »
Ashraf entend notamment travailler sur l’approche mentale avec ses deux quarts.
« Ce n’est pas facile d’être quart-arrière. Ce n’est pas facile d’essayer de transporter une équipe sur ses épaules », dit-elle. « Un quart peut connaître du succès seulement si les joueuses qui l’entourent l’aident à bien faire. »
« Il faut trouver l’équilibre fragile entre, ‘Je sais que je suis une personne importante dans cette équipe, mais en même temps, je dois garder tout le monde en mouvement, m’assurer que tout le monde reste positif’, alors je crois que le fait d’avoir de l’expérience comme joueuse à cette position va aider nos quarts-arrières à bien comprendre cet aspect du jeu. »
L’avantage du terrain
Puisque l’équipe nationale accueillera le monde à l’occasion du 150e anniversaire du Canada, il s’agira d’une occasion unique pour la formation canadienne d’écrire l’histoire en se nourrissant de l’énergie d’une foule partisane.
« Je pense que ce sera vraiment intéressant de jouer en sol canadien », affirme Ashraf. « J’espère qu’il y aura beaucoup de gens qui viendront nous encourager. »
« C’est plus facile de voyager au Canada. Si nous pouvons convaincre les gens de faire le voyage pour aller voir des membres de leur famille, des amies là-bas… Espérons qu’il y aura beaucoup de monde et de soutien. Je pense que ce sera quelque chose de vraiment spécial. Cette équipe a de la chance de pouvoir jouer devant les siens. Je crois que ce sera une expérience formidable. L’énergie sur le terrain sera électrique et je pense que ce sera une expérience inoubliable. »
Si l’histoire se répète, le Canada et les États-Unis pourraient se retrouver dans le match pour la médaille d’or pour la troisième fois d’affilée, le 30 juin prochain. Devant une foule partisane, tout peut arriver. La conquête de la médaille d’or la veille de la fête du Canada ferait en sorte que les célébrations du 150e anniversaire du pays seraient encore plus spéciales.
À propos de l’auteur
Ameeta est une journaliste pigiste de sport et d’actualité basée à Halifax. AU cours de sa carrière, elle a couvert plusieurs événements sportifs, notamment les Jeux olympiques de Rio 2016, la Coupe Vanier, l’Uteck Bowl, la Coupe Football Canada, le Repêchage de la LCF et la Journée d’enrôlement de la NCAA. Suivez-la sur Twitter @vohra_ameeta
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