Rencontre avec l’entraîneur-chef de l’ENJ Warren Craney
Originaire de Kirkland au Québec et entraîneur-chef de l’équipe nationale junior, Warren Craney a fait ses premiers pas comme entraîneur un an après avoir joué son dernier match de football junior comme maraudeur avec les Raiders de Châteauguay.
« Le football est un sport que tu adores, mais une fois ton dernier match joué, c’est terminé », raconte Craney, qui croyait bien en avoir fini avec son association avec son sport favori.
« J’avais un ancien entraîneur et mentor du nom de Peter Chryssomalis, qui est aujourd’hui entraîneur-chef au Collège Vanier qui m’a incité à devenir entraîneur. Il sentait que j’avais quelque chose à redonner au sport. Je suis très privilégié qu’il m’a ainsi encouragé et je me suis impliqué avec les Raiders de Châteauguay. »
Craney se souvient que Chryssomalis lui a dit qu’il devait s’impliquer pour la communauté, mais aussi pour le grand public du football de transmettre ma connaissance et mon amour du football pour les générations d’athlètes à venir.
« Savez-vous quoi? Il avait raison et je le répète à mes joueurs quand ils concluent leurs études qu’ils doivent redonner au sport. »
Choix difficiles
Craney a connu trois belles années comme coordonnateur défensif au Collège Vanier avant d’avoir à faire un choix difficile. Il venait de recevoir une offre de Gerry McGrath de se joindre au personnel d’entraîneurs (avec salaire à temps complet) à l’Université Concordia.
« J’ai dû prendre une décision à savoir si j’allais être entraîneur à temps complet ou continuer à donner un coup de pouce bénévolement et poursuivre une carrière. Par contre, mon amour du football était trop fort et j’ai sauté sur l’occasion que l’entraîneur McGrath m’offrait à Concordia. »
En sept ans à Concordia, trois des joueurs de Craney ont reçu le Trophée des Présidents comme meilleur joueur défensif au football universitaire canadien (Mickey Donovan 2004, Patrick Donovan 2005, 2006 et Cory Greenwood 2009).
Début de parcours avec Équipe Canada
Craney a été invité par l’entraîneur-chef de l’Université Laval Glen Constantin, qui occupait son poste avec Équipe Canada en 2009, lui demandant de devenir coordonnateur de la défensive aux Mondiaux juniors de 2007. Craney a accepté et est resté en place pour deux autres éditions avec Canada au Championnat du monde de l’IFAF. En 2009, il a servi sous les ordres de Constantin au premier Championnat du monde junior de l’IFAF à Canton en Ohio, puis à nouveau en 2012, aidant le Canada à vaincre les États-Unis pour la médaille d’or sous les ordres de Noel Thorpe.
Pendant son séjour avec Équipe Canada, Craney a travaillé avec certains des meilleurs entraîneurs au pays.
À sa première année au sein du personnel de l’équipe nationale en 2007, Craney avait la tâche intimidante de coordonner une défensive dirigée par trois entraîneurs-chefs des rangs universitaires. Son personnel d’entraîneurs comprenait l’entraîneur-chef des Dinos de l’Université de Calgary Blake Nill (alors entraîneur-chef à l’Université St. Mary’s) comme entraîneur des secondeurs, Jeff Cummings (entraîneur de l’Université Acadia) comme entraîneur de la ligne défensive et l’entraîneur des demis défensifs Marc Santerre qui à l’époque dirigeait les Carabins de l’Université de Montréal.
Craney a profité de la compagnie de ces entraîneurs de haut niveau pour tirer quelques leçons.
Il a travaillé avec Blake Nill en 2007 et encore en 2009. « Blake est acharné, il n’abandonne jamais et poursuit toujours son objectif. »
« La plus grande chose que j’ai apprise de lui (entraîneur-chef Glen Constantin) a été son organisation et l’appréciation qu’il avait des jeunes. Glen est tellement organisé et il écoute beaucoup. Il possède une bonne analyse des situations », ajoute-t-il.
Craney a aussi travaillé avec Cummings en 2007 et en 2009. « Jeff m’a appris de toujours profité du moment présent parce que tu passes trois semaines avec ces jeunes hommes. Ça semble durer une éternité, tu es séparé de ta famille, mais une fois que c’est terminé, tu t’ennuies déjà de l’expérience », affirme Craney.
Un autre entraîneur avec qui Craney a œuvré aux Mondiaux juniors, avec l’équipe nationale junior et l’Équipe mondiale de l’IFAF est Greg Marshall. « Ce que je retiens le plus d’avoir travaillé avec Greg a été son leadership. Il possède une énorme passion pour notre sport et il possède la capacité pour diriger. »
Coupe Canada
Craney, membre du personnel d’entraîneurs d’Équipe Québec MU-19 en 2006 et 2008 garde aussi un bon souvenir des championnats canadiens.
« C’est plaisant et je m’ennuie de diriger des équipes à ce tournoi. Le Tournoi de la coupe Football Canada est une des mes expériences de vie favorites. C’est tellement plaisant et incroyable de voir comment ce tournoi a grandi depuis ma première année (en 2006) », dit-il.
Il y est retourné au cours des dernières années pour aider à déterminer les équipes d’étoiles et ceux qui pourraient faire le saut au sein de l’équipe nationale. Son expérience de participant l’aide dans le processus.
« Je peux apprécier ce que les jeunes et les entraîneurs traversent sur le plan physique et mental et en même temps, ils vivent une expérience hors pair. »
Passage dans les rangs universitaires
En 2010, Craney a décidé de relever le défi de rebâtir le programme de football de l’Université York et le ramener à sa gloire d’antan.
« Quitter Concordia a été une décision très difficile pour moi. Je savais que le temps était venu et que York avait une belle direction nouvellement en poste et j’ai ressenti notre capacité de pouvoir atteindre l’objectif. »
Après une saison 2013 marquée par un lent processus de reconstruction, York a prolongé l’entente avec Craney.
« C’est bon de voir qu’ils croient encore à ce que nous faisons. Ils savaient que le portrait n’allait pas se régler du jour au lendemain, que le processus serait long et c’est bon de voir que l’école et moi sommes engagés et que nous avançons pour faire de nous des aspirants au titre. »
Craney croit que les Lions ont un bon noyau en place depuis trois ans. Il a hâte de voir son groupe devenir une équipe plus compétitive au sein de SUO.
« Nous avons le privilège d’avoir six équipes passer aux séries éliminatoires dans le SUO et c’est certainement notre objectif de faire passer les trois derniers groupes de recrues à une position d’aspirant aux séries éliminatoires. Je sais que nous avons plusieurs étapes à franchir pour y parvenir, mais je crois que nous sommes sur la bonne voie. »
Le passage à l’étape suivante pour les anciens d’Équipe Canada
Pour l’entraîneur Craney, un des aspects les plus gratifiants de faire partie du programme de l’équipe nationale est de voir d’anciens protégés réussir dans les rangs universitaires et professionnels. Plus récemment, les anciens de 2012 Will Finch et Mercer Timmis ont été finalistes du trophée Hec Crighton après avoir remporté le titre de joueur par excellence de leur association tandis qu’Edward Godin et Pierre-Luc Caron ont contribué à la conquête de la coupe Vanier 2013 par l’Université Laval.
« Tu tisses des liens avec ces jeunes avec qui tu vis pendant plus de 21 jours. Chaque seconde de tes journées est passée avec ces gars et tu établis des relations solides. Ces liens prennent fin avec le tournoi parce que chacun part dans sa direction. »
« C’est incroyable de les voir passer au prochain niveau et de les voir connaître du succès dans leur carrière au niveau supérieur. De les voir passer d’étoiles des rangs universitaires aux circuits professionnels procure un sentiment incroyable. »
Le prochain défi
Équipe Canada se dirige vers le Championnat du monde MU-19 de l’IFAF 2014 comme champions en titre après avoir vaincu les États-Unis 35-29 chez eux à Austin au Texas. Les étoiles recrutées lors des camps régionaux de sélection d’un océan à l’autre seront à Dallas au Texas pour affronter les États-Unis dans la série de l’international Bowl. Sur la base de leur rendement, 45 joueurs seront retenus au sein de l’alignement du Canada pour le Championnat du monde.
« L’objectif ultime de l’International Bowl est de gagner le match, mais nous devons choisir la bonne équipe. Cette équipe que nous amènerons au Koweït à la fin de juin et au début de juillet sera montée à partir des jeunes qui seront au Texas. Notre objectif ultime doit être de remporter l’or au Koweït et cela démarre à l’International Bowl et nous assurer de choisir les bons 45 joueurs. »
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