Né pour être entraîneur, Joe D’Amore de Windsor à la scène internationale
Crédit photo : Ron Jenkins / USA Football
L’entraîneur Joe D’Amore est un talent qui a été formé dans les rangs locaux et qui a suivi un parcours non conventionnel pour devenir entraîneur-chef des Lancers de Windsor. Alors que sa carrière continue d’évoluer, il coordonnera l’attaque du Canada au Championnat du monde UM-19 de l’IFAF 2016 en juillet.
Débuts en football
D’Amore a fait le saut dans le football à sa première année d’étudiant à l’école secondaire Villanova à LaSalle en Ontario, une banlieue de Windsor.
« Je demandé à mes parents si je pouvais essayer ce sport pendant un an », indique D’Amore. « Je n’ai pas tellement joué à ma première année, mais j’ai vraiment aimé ce sport qui m’est collé à la peau au fil des années au secondaire. »
Joe est tombé dans l’œil de l’Université Simon Fraser, mais le déménagement en Colombie-Britannique s’est avéré trop loin et il est revenu à Windsor.
« J’ai reçu une bourse à Simon Fraser en 1995. J’ai joué une saison là-bas, mais c’était vraiment loin de la maison. J’ai pris la décision de revenir et de compléter ma carrière à l’Université de Windsor. J’ai rejoint les Lancers en 1996 et j’ai joué là jusqu’en 2000. »
Évoluant au poste de demi offensif dans les rangs secondaires, D’Amore a démarré sa carrière universitaire comme receveur avant d’être converti en demi défensif à Simon Fraser.
« J’ai toujours été capable de jouer en défensive et à L’attaque alors j’ai joué trois ans comme demi défensif à Windsor. Durant ma quatrième année, j’étais demi défensif et j’ai joué à l’attaque dans certaines situations. À ma dernière année, j’ai joué au sein de l’attaque. »
De joueur à entraîneur
Une fois ses études terminées, D’Amore a rechargé ses batteries en jouant à l’étranger. Après deux ans, il est rentré au pays et il a mordu à pleines dents dans une carrière d’entraîneur.
« Ma première véritable expérience d’entraîneur était en 2004 comme entraîneur des demis défensifs et coordonnateur des unités spéciales avec l’AKO Fratmen de Windsor (LCFJ). Après deux ans chez les Fratemen, je suis allé trois ans comme entraîneur chez les Sabres de Sandwich, une équipe des rangs secondaires comme coordonnateur de la défensive pendant quelques années, puis entraîneur-chef à ma dernière année en 2008. »
« En 2009, je suis allé à Villanova, mon ancienne école. En 2008, je travaillais aussi avec les Ravens d’Essex dans l’OVFL pendant trois saisons, notamment comme coordonnateur à l’attaque à ma dernière année en 2009-2010. »
Chemin unique vers les rangs d’entraîneur-chef universitaire
Le jeune entraîneur est ensuite passé dans les rangs universitaires, mais il n’était pas prêt pour la suite.
« En 2010, je suis devenu entraîneur adjoint (receveurs éloignés) et coordonnateur des unités spéciales. Quand ils sont départis de leur entraîneur précédant [Mike Morency], ils ont fait une recherche à travers le pays pour combler le poste, mais je n’étais même pas un candidat sur une liste. J’ai fait mon travail, du recrutement et les autres taches qui m’étaient attribuées. »
« Ils n’ont pas trouvé leur candidat, la saison était très avancée et ils n’arrivaient pas à leurs fins. L directeur des sports de l’université m’a demandé d’assurer l’intérim jusqu’à la fin de la saison pour leur donner le temps de trouver un entraîneur pour la saison suivante. »
D’Amore a toujours rêvé de diriger un programme de football de SIC et je n’avais pas l’intention de laisser cette occasion me filer entre les doigts.
« Je n’étais certainement pas prêt à cela et je n’avais pas imaginé que cela se produirait aussi rapidement, mais comme entraîneur de football, tu rêves toujours de diriger une équipe de SIC. Il y aujourd’hui seulement 27 postes d’entraîneurs dans tout le pays alors je ne voulais pas laisser passer l’occasion même si cela n’était que pour une année. »
« J’ai pris un congé d’absence de mon autre emploi et j’ai approché l’expérience comme une entrevue de neuf mois. J’ai joué ici et je connaissais les détails du programme et je sentais que je pouvais mettre les morceaux en place pour connaître une bonne saison. J’avais une occasion sur laquelle bâtir. J’ai approché cette saison sans soucis et il n’y avait aucune attente à notre endroit. Nous avions une fiche de 2-6 l’année précédente. »
D’Amore a eu une incidence immédiate à la barre des Lancers et il a dirigé un superbe revirement.
« Nous avons conclu la saison avec un dossier de 5-3 et une place en demi-finale et on s’est retrouvé à seulement six points d’une participation au match de la Coupe Yates (finale de championnat universitaire de l’Ontario). J’ai eu la chance d’être nommé entraîneur par excellence de SUO et cela les a menés à me considérer pour le poste permanent. »
« Je crois que le fait que j’étais un ancien de Windsor, les gens de la ville et les autres anciens du programme étaient très enthousiastes de voir quelqu’un débarquer et connaître une belle saison. »
Après sa première année, il a signé un contrat de trois ans, menant les Lancers à quatre participations de suite aux éliminatoires.
« Outre Western et McMaster, nous sommes la seule équipe à avoir atteint les séries éliminatoires au cours des quatre dernières années. »
D’Amore vient de signer une prolongation de contrat de cinq ans à Noël dernier.
« J’aurai l’occasion d’être là cinq autres années. Nous espérons bâtir là-dessus et éventuellement remporter une Coupe Yates. »
Visages familiers
D’Amore a des impressions de déjà-vu quand il regarde à ses options au poste de quart chez les Lancers.
« C’est drôle parce qu’au cours des trois dernières années de ma carrière d’entraîneur avant d’arriver à l’Université de Windsor, j’ai travaillé avec Austin Kennedy (chez les Ravens d’Essex) et j’ai travaillé avec Sam Malian à Sandwich (rangs secondaires) pendant trois ans. Quand je suis arrivé à Windsor, ces deux gars étaient mes quarts-arrière.
La saison à venir s’annonce unique pour D’Amore et les Lancers alors qu’il s’agira de leur première campagne sans leur quart étoile Austin Kennedy.
« Austin est arrivé sur scène et il a en quelque sorte explosé. J’ai eu la chance de travailler avec lui pendant huit ans au total. Nous disons toujours que nos carrières étaient tissées ensemble. Nous avons remporté un championnat de l’OVFL ensemble, nous avons passé cinq années à l’université ensemble alors ce sera étrange. »
La formation d’entraîneurs et redonner
D’Amore est un entraîneur passionné qui aime redonner. Il comprend l’importance de l’éducation des entraîneurs par le Programme national de certification des entraîneurs (PNCE) et contribue à la formation des entraîneurs montants en agissant comme animateur d’apprentissage du PNCE dans la région de Windsor.
« Je crois qu’il est important de redonner aux jeunes entraîneurs parce qu’il y a plusieurs bons entraîneurs qui n’ont jamais d’occasions. Je suis chanceux d’avoir eu des portes s’ouvrir pour moi et j’en ai profité. »
« S’ils peuvent retenir une ou deux choses que je leur ai enseignées, cela pourrait les aider en cours de chemin. J’espère qu’ils profiteront d’occasions comme moi. »
Joe aime non seulement développer des entraîneurs, mais il voit cela comme un facteur essentiel pour la croissance du football dans sa collectivité.
« Je viens d’une ville qui n’est pas terriblement grande. Nous avons de l’excellent football à Windsor, mais au même moment, au chapitre du développement des entraîneurs, nous n’avons pas une tonne de personnes qui peuvent diriger à un niveau élevé. Être en mesure d’éduquer ces gars et de pouvoir bâtir le groupe qui pourra éventuellement devenir entraîneurs universitaires au football. Je crois que cela est important.”
Tout en partageant la connaissance auprès de la prochaine vague d’entraîneurs, D’Amore comprend que l’éducation des entraîneurs et le processus d’une vie.
« Il est important comme entraîneurs que nous ne soyons pas stagnants. Au cours des 10 dernières années seulement, le sport a changé et ma façon de diriger les équipes a changé. Je crois qu’il est important comme entraîneur de ne pas penser qu’on sait tout. Je crois qu’il faut toujours apprendre. Quand nous allons dans des cliniques ou d’autres activités du genre, je vois certains des gars qui sont entraîneurs depuis une trentaine d’années assis à prendre des notes encore aujourd’hui. Étant entraîneur depuis cinq ans, je crois que j’en ai aussi à apprendre un peu plus. »
L’International Bowl et la transition au jeu à 4 essais
Après avoir été coordonnateur à l’attaque de l’Équipe nationale UM-18 du Canada dans le cadre de l’International Bowl 2014, D’Amore sera de retour en février 2016 avec l’Équipe nationale UM-19.
« L’International Bowl 2014 a été une superbe expérience et je suis vraiment tombé en amour avec le travail d’entraîneur au niveau national. Je m’intéresse beaucoup au football américain. C’est une version palpitante et c’est amusant d’aller là et de demander à un gars à l’attaque d’utiliser certains de nos concepts de football canadien pour les utiliser au football américain. »
La transition aux règlements américains n’est pas très compliquée pour D’Amore ayant grandi sur la frontière à Windsor, sa vie a été moulée par sa proximité à la ville voisine de Detroit.
« Dans la région de Windsor, notre télévision locale est pratiquement toute américaine et tout a été influencé par les Américains. Pour ce qui est de diriger le football, j’ai encore le football américain et comment il est pratiqué. Les Lions des Detroit sont à côté de Windsor et parce que j’ai grandi ici, je suis un grand partisan du football américain. »
Faire partis du personnel d’entraîneur avec l’équipe nationale
Pour D’Amore, avoir l’occasion de travailler avec certains des meilleurs entraîneurs au Canada ajoute à l’attrait de travailler au sein de l’Équipe nationale.
« Tout d’abord le personnel d’entraîneurs est exceptionnel. J’aime les différentes personnalités et le fait de s’entendre. Je n’en suis qu’à ma première année au sein du personnel alors que d’autres gars sont là depuis deux ou trois ans. Simplement de pouvoir trouver ma place avec nos personnalités est une superbe expérience. J’aime passer du temps avec ces gars, plusieurs sont des collègues de SIC. Certains viennent d’autres associations alors j’ai eu le privilège de les connaître et d’avoir l’occasion d’échanger des idées est très enthousiasmant. »
Un autre aspect de faire partie d’un personnel d’entraîneurs dynamique est la capacité de puiser de la connaissance des autres et d’abaisser les barrières.
« Je crois qu’il est très important et j’ai toujours pensé qu’au Canada, nous étions un peu trop secrets. Nous ne sommes pas aussi ouverts à partager nos trucs ou nos idées. Aux États-Unis, les équipes de première division universitaire qui pourraient s’affronter dans des matchs de championnat national passent des étés et des printemps ensemble pour partager des concepts de jeu. »
« Je crois que de faire partie du personnel d’entraîneurs de l’équipe nationale brise un peu cette barrière et nous permet de nous asseoir dans une salle et d’apprendre des uns et des autres. Il y a d’excellents entraîneurs au Canada. Comme jeune entraîneur, avoir l’occasion d’apprendre auprès de gars qui ont du vécu comme Warren [Craney], c’est palpitant. »
« Même des gars comme Chris [Auger] qui travaille à Laval avec le succès qu’ils connaissent. Pouvoir travailler avec Chris et apprendre un peu de ce qu’ils font à l’attaque et de pouvoir échanger des idées. Je peux peut-être les utiliser avec Équipe Canada et ramener quelques éléments que je peux utiliser dans mon système universitaire, c’est un avantage dans les deux sens. »
Vers le championnat mondial en 2016
Après la victoire du Canada au Championnat du monde UM-19 de l’IFAF 2012 sur les Américains, D’Amore n’aimerait rien de moins que de ramener l’or au pays.
« Mon objectif est d’avoir l’occasion de remporter l’or au Championnat du monde. J’ai suivi le Championnat du monde de l’an dernier au Koweït alors j’ai beaucoup appris au sujet de l’attaque et de ce qu’il fallait pour avoir du succès. J’espère que nous grandirons à ce sujet et que nous allons trouver le nécessaire pour gagner l’or. »
« Gagner l’or en 2012 a été superbe pour le Canada et je crois que cela a ouvert bien des yeux dans le monde du football. Les États-Unis ont été dominants depuis si longtemps et j’aimerais faire partie d’un personnel d’entraîneur qui réussira une fois de plus à l’emporter en 2016. »
Alors que le campus de Windsor est situé à côté de la rivière Detroit, D’Amore aura un rappel quotidien de l’adversaire à venir à l’International Bowl, ses voisins de l’autre côté du pont Ambassador, l’Équipe des États-Unis.
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