Bâtir un programme (2e partie) : Occasion palpitante pour le nouvel entraîneur de l’Équipe nationale junior
Crédit photo : USA Football
Plusieurs entraîneurs rêvent de bâtir un programme de football à partir de rien, mais très peu ont l’occasion de le faire dans les rangs universitaires canadiens.
Le nouvel entraîneur-chef de l’Équipe nationale junior Steve Sumarah commence tout juste son mandat à la barre du programme canadien et il est un des rares entraîneurs qui a eu l’occasion de bâtir un programme de football universitaire à partir de rien.
Le mandat de Sumarah avec l’Équipe nationale démarre à une période palpitante dans l’histoire de Football Canada alors que ses programmes de haute performance ont récemment été reconnus par Sport Canada. Cette reconnaissance est une étape importante puisque cela ouvre des portes de financement public fédéral, particulièrement pour les équipes nationales, une première pour le football au Canada. Cette nouvelle est aussi accompagnée de directives dans la poursuite du développement d’un programme d’équipe nationale.
Le Canada a affronté les États-Unis lors des quatre premières finales du Championnat du monde MU-19 de l’IFAF, remportant l’or en 2012 et en 2016 en plus de deux autres médailles d’argent lors de l’édition inaugurale du tournoi en 2009 à Canton en Ohio, puis en 2014 au Koweït.
Le programme passe par une transition d’une équipe à tournoi unique vers un véritable programme alignant des athlètes sur plusieurs années. Le parcours se développe alors que plusieurs athlètes de l’équipe nationale passent de la Coupe Football Canada (championnat national MU-18) vers l’International Bowl puis au Championnat du monde MU-19 de l’IFAF. La majeure partie de l’infrastructure pour appuyer la croissance des joueurs au sein du programme est aussi en développement.
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Entamant sa quatrième saison comme entraîneur-chef à Carleton en 2016, les championnats du monde de 2018 et de 2020 serviront d’occasions supplémentaires pour Sumarah de bâtir un programme déjà établi tout en représentant le Canada sur la scène internationale.
« Je crois que le fait de pouvoir représenter son pays est une occasion incomparable. C’est une grande responsabilité et il faut s’assurer de bien faire pour connaître du succès. »
Pour se mettre à la page afin de relever le défi, Sumarah a parlé à plusieurs entraîneurs actuels et du passé qui se sont impliqués au sein du programme. Il a aussi observé l’équipe à l’International Bowl 2016 au Texas et au Championnat du monde MU-19 en Chine. Il a beaucoup appris et il croît que d’obtenir un engagement hâtif des joueurs est une des premières étapes dans le développement de l’équipe nationale junior. »
« Je crois que l’aspect le plus important est d’obtenir un engagement tôt. C’est aussi de procurer à ces joueurs le sentiment qu’il ne s’agit pas d’un engagement pour un seul événement, mais qu’ils font partie d’un programme et cela conduit à un niveau supérieur de fierté. »
Sumarah, un ancien entraîneur de la Nouvelle-Écosse à la Coupe Football Canada à la fin des années 1990 aimerait garder un noyau de joueurs de la Coupe Canada au sein du programme de l’Équipe nationale où ils pourront grandir au sein du programme alors qu’ils passent du niveau MU-18 à MU-19.
« Ces gars apprendront à se connaître. Ils se sentiront comme une unité et cela est important », dit-il.
Pour mettre cette philosophie en œuvre, Sumarah est concentré non seulement à attirer les meilleurs joueurs, mais aussi à trouver ceux qui correspondent au niveau de pression et d’engagement requis pour jouer sur la scène internationale.
« Nous devons d’abord nous assurer d’avoir les jeunes avec le meilleur caractère au sein du programme. C’est notre priorité. Ensuite, nous devons être sûrs d’identifier qui sont les meilleures personnes. Finalement, je crois que c’est simplement une question de progresser et de créer un programme au sein duquel les joueurs de partout au pays voudront faire partie. »
« Je veux créer une atmosphère tellement intégrée à la culture de football au Canada qu’on vous considérera fous de ne pas en faire partie. C’est mon objectif à long terme. »
Un secteur important d’intérêt pour Sumarah est le plan de conditionnement physique du programme junior. C’est un secteur logique d’amélioration étant donné l’accent mis sur le travail en gymnase dans les rangs juniors, universitaires et professionnels.
Il cherchera des moyens de garder les joueurs concentrés sur la discipline et sur le fait de comprendre l’importance de la préparation lors de la saison morte pour atteindre leur niveau optimal de rendement quand ils représentent le Canada.
« Je crois que vous avez besoin d’un très bon préparateur physique. Vous avez besoin de quelqu’un qui va garder ces gars responsables. Je crois que ça revient au point que les jeunes doivent être engagés et qu’ils désirent vraiment faire partie de cette aventure. Les gars qui veulent vraiment jouer avec cette équipe vont respecter les consignes de près. »
« Nous avons beaucoup de football (au Canada). Parfois, on oublie qu’il n’y a pas d’entraînement. Dans ce programme, nous espérons que le suivi que nous allons assurer et tous ces aspects contribueront à aider les gens à comprendre l’importance de l’entraînement. »
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Sumarah utilisera la Coupe Football Canada à Winnipeg pour transmettre sa vision de l’Équipe nationale à la prochaine génération d’athlètes.
« Je profiterai de cette période pour faire du dépistage auprès des équipes, pour parler avec les gens, expliquer le scénario, comment cela fonctionne et quelles sont mes attentes, notamment relativement à leur engagement. Quand nous arriverons à l’International Bowl, nous avons entamé la conversation et les gars sont déjà intégrés. »
L’espoir de Sumarah est qu’en devançant le processus de communication, il pourra se concentrer sur la croissance du programme et des joueurs sur le plan individuel et collectif une fois invités au sein du programme.
L’identification et la communication tôt dans le processus sont aussi essentielles pour aider les athlètes du programme à atteindre leur niveau optimal de rendement durant les saisons de football international. Les athlètes de l’équipe nationale doivent être prêts pour la compétition à la fin janvier ou au début de février (International Bowl) ainsi qu’à la fin juin et au début de juillet (Championnat du monde).
« Normalement quand on y pense, les programmes universitaires commencent à augmenter le rythme de leurs entraînements en janvier après la saison. Maintenant (avec l’équipe nationale), quand votre saison prend fin (en octobre et en novembre), vous devez commencer l’entraînement immédiatement. Il y a très peu de temps de repos si vous désirez vous trouver au sommet de votre rendement en janvier et je crois que ces gars le désirent. »
Un autre des objectifs de Sumarah est d’accroître l’implication des parents puisqu’il voit leur soutien comme une autre pièce importante du casse-tête qui est souvent sous-évaluée.
« Je crois fermement que si les parents sont impliqués, ils vont être des soutiens, particulièrement avec ce groupe d’âge. Certains de ces gars auront 18 ou 19 ans et ils cherchent encore leur voie alors je crois qu’ils ont encore besoin de l’appui des parents. »
Après la Coupe Football Canada, le nouvel entraîneur-chef de l’équipe nationale junior entamera son mandat à plein régime. Sa première tâche sera de nommer son personnel d’entraîneurs puis de commencer à identifier des joueurs potentiels et de les contacter.
« J’espère d’ici le mois d’août qu’on sera prêts à décoller et à progresser. Je crois que ce qu’il y a de plus important est de donner de la visibilité au football au pays. Je crois que c’est la priorité que nous devons poursuivre. Plus il y a d’activités, plus il y a de conversations, mieux c’est. »
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