La santé mentale de l’athlète et la covid-19 – ce que fait football canada pour aider
Par Mike Still
À Football Canada, le bien-être de l’athlète a toujours été une valeur fondamentale. En raison de la pandémie de la COVID-19, l’accent a davantage été mis sur la santé mentale.
« Bien des athlètes ont de la difficulté au quotidien à maintenir une bonne santé mentale et le sport peut jouer un rôle important dans le cadre des efforts qui sont faits pour tenter de remédier à cette problématique. C’est important que Football Canada surveille autant la santé physique et mentale de nos participants en leur offrant de la formation, des ressources et, plus important encore, des systèmes de soutien », a déclaré le directeur du sport de Football Canada, Aaron Geisler.
« Pour y arriver, c’est important que nous cherchions à établir des partenariats dans le but d’offrir les meilleurs outils aux joueurs tout comme à la communauté du football. »
Un partenariat clé à cet égard a été établi avec Elite Neurokinetix (ENK), une entreprise en démarrage qui fournit aux athlètes et aux entraîneurs les outils dont ils ont besoin pour s’améliorer et travailler de façon plus sécuritaire.
Au départ, ENK a été sollicitée pour aider à réduire le risque de commotion cérébrale et de contacts à la tête en enseignant la biomécanique et comment effectuer les bons mouvements. Depuis la pandémie, toutefois, ils ont eu l’occasion de se pencher davantage sur le lien qui existe entre la santé mentale et la prévention des blessures.
Marie-Michelle Boulanger est vice-présidente et cofondatrice d’ENK. Elle a complété en 2015 une maîtrise en psychologie appliquée à l’université McGill et elle est actuellement candidate au doctorat (2020) dans le même programme.
Boulanger travaille en milieu clinique et elle a presque terminé ses études. Elle a auparavant exploré les méthodes de traitement chez les enfants qui souffrent d’un syndrome post-commotion cérébrale et elle a étudié le lien entre l’anxiété, la dépression, la santé mentale et les commotions cérébrales. Par ailleurs, elle dirige actuellement un projet de recherche axé sur les répercussions de la COVID-19 sur les athlètes âgés de 11 à 24 ans.
« J’ai toujours eu en tête cette idée d’explorer les liens entre la santé mentale et la prévention des blessures. [La pandémie] nous a donné l’occasion de lancer ça », a-t-elle affirmé.
« Nous avons élargi notre champ d’études et nous allons probablement revenir à l’examen des commotions cérébrales de façon plus précise, mais quand nous avons soulevé le sujet, Football Canada s’est dit d’accord pour explorer le tout. Les premières démarches se sont bien passées. Nous avons eu des milliers de réponses de la part des membres de la communauté de Football Canada. Je crois que les deux parties de ce partenariat réalisent à quel point ce sujet est important. Nous allons essayer d’intégrer ce genre de travail de plus en plus. Il y a comme une double démarche, mais les deux ont à voir avec le bien-être de l’athlète. Nous avions assuré l’aspect physique en termes de sécurité et de prévention des blessures et maintenant, nous assurons l’aspect santé mentale. »
Football Canada a récemment collaboré avec ENK, de même qu’avec un autre partenaire, Tackle It – une société sans but lucratif fondée par Katie Uttley qui offre du soutien en termes de santé mentale ainsi que des ressources aux joueurs de football amateur – afin de présenter un webinaire sur le bien-être de l’athlète dans un contexte d’incertitude et au-delà.
Cet événement a été un succès. Les participants étaient reconnaissants de pouvoir discuter d’un sujet aussi important, qui peut parfois tomber dans l’oubli.
« Les gens qui étaient là ont été très impliqués, et ils étaient vraiment contents que [la santé mentale] fasse l’objet d’une discussion, parce que nous n’avons pas souvent l’occasion de le faire, surtout dans un sport comme le football », a noté Boulanger.
« Il y a tellement d’aspects techniques dont il faut s’occuper dans ce sport, comme la stratégie et les habiletés. C’est presque comme un projet de ressources humaines de gérer un si grand nombre de jeunes et d’entraîneurs, alors c’est difficile de relier le tout à la santé mentale et d’en faire notre cible particulière, surtout que le temps que nous avons à notre disposition est limité. »
Boulanger et Uttley estiment qu’à l’avenir, ce sera important que Football Canada élabore des politiques et des directives ayant trait à la santé mentale, un travail qui a déjà été fait pour des problématiques importantes comme le racisme.
Uttley et le président de Football Canada Jim Mullin en ont déjà discuté et cherchent à établir quelles seront les prochaines étapes. Certaines des idées qui font l’objet de discussions sont un certificat de santé mentale pour les entraîneurs, de même qu’un manuel de politiques et de procédures au profit des différents organismes provinciaux de sport, Football Canada assurant alors le soutien aux athlètes qui évoluent sous l’égide de ces organismes provinciaux.
« Si nous pouvions cadrer le tout de la même façon que les écoles le font, alors que celles-ci ont un(e) conseiller(ère), et il y a des étapes qu’elles doivent suivre juridiquement pour donner à quelqu’un l’aide dont cette personne a besoin… Comme on le fait avec les commotions cérébrales et les entraîneurs, j’aimerais qu’il y ait un certificat qui soit parrainé par le gouvernement », a indiqué Uttley.
« Je sais que le Centre de prévention du suicide offre des cours qu’on peut suivre en ligne, c’est de la formation sous forme de séances d’information de base et les entraîneurs peuvent ainsi obtenir quelques ressources qui les aident à composer avec les défis qui existent en termes de santé mentale. Je pense que c’est important de faire des choses du genre. Je pense que comme pour toute nouvelle chose qu’il faut apprendre, il faut qu’il y ait de la formation là-dessus. Ça augmente les possibilités que les jeunes obtiennent l’aide dont ils ont besoin au moment où ils en ont besoin, et ça permet d’éviter qu’il y ait des obstacles comme l’argent ou le manque d’information. »
Boulangera elle aussi affirmé qu’il est important d’augmenter le nombre de ressources en soutien à la santé mentale.
« Il n’y a aucun doute dans mon esprit que ce serait là quelque chose de très utile. C’est là quelque chose à laquelle notre équipe a beaucoup réfléchi, et n’a pas encore nécessairement présenté à Football Canada, mais nous pourrions assurément nous impliquer dans la conception de certaines ressources. Nous pouvons même élargir ça et réfléchir aux façons dont nous pourrions soutenir les entraîneurs aussi. Le plus difficile en santé mentale, c’est d’établir la connexion. Nous voulons nous assurer que les athlètes, les entraîneurs et les parents aient toutes les ressources au bout des doigts pour ainsi communiquer avec qui de droit quand c’est nécessaire de le faire. »
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