Série des entraîneurs mentors – 3e partie : Le point de vue du mentor
Photo : USA Football
Dans un effort visant le développement de la prochaine vague d’entraîneurs, Football Canada a envoyé Mathieu Lapierre (Trois-Rivières, QC) et Gordon Beattie (Halifax, N.-É.) à la série de l’International Bowl 2016 pour vivre une expérience d’apprentis auprès des équipes nationales MU-18 et MU-19. Le programme de mentorat de l’équipe nationale offre une expérience internationale pratique à des entraîneurs ambitieux et suivis par les mentors de l’équipe nationale. Ce programme suit les traces de Shirley Benson et Cheryl O’Leary qui ont été sous la supervision d’entraîneurs mentors au sein de l’Équipe nationale féminine du Canada au Championnat du monde féminin de l’IFAF 2013 en Finlande.
Dans les deux premières parties de cette série d’articles, nous sommes revenus sur les expériences à l’International Bowl de deux apprentis entraîneurs. |
Série des entraîneurs mentors – 1ère partie : Courbe d’apprentissage accélérée pour Beattie |
Série sur les entraîneurs mentors – 2e partie : Lapierre profite à fond |
« C’est un merveilleux programme et je crois que Mathieu en ressort meilleur comme entraîneur de football », indique Collinson qui est aussi entraîneur de position au sein du Rouge et Or de l’Université Laval. « Il va ramener cette expérience à son programme à Trois–Rivières. »Comme ancien entraîneur de position au sein de l’Équipe nationale junior du Canada et deux fois entraîneur de l’Équipe nationale MU-18, Brad Collinson croit fermement au mérite du développement des entraîneurs par l’entremise du programme de mentorat de l’équipe nationale.
« S’il y a des personnes comme Mathieu qui se présentent, qui veulent être là et comprendre, c’est une occasion superbe. »
L’occasion de développer de futurs leaders au sein de la communauté de football n’est pas non plus sans toucher Joe D’Amore, coordonnateur à l’attaque de l’Équipe nationale junior, un autre jeune entraîneur avec une passion pour faciliter le développement des entraîneurs par le Programme national de certification des entraîneurs.
« Je crois qu’il est important pour nous comme entraîneurs universitaires qui gagnons notre vie dans ce sport de venir ici et de réunir les meilleurs jeunes entraîneurs pour développer notre programme national », dit l’homme qui est aussi entraîneur-chef à l’Université de Windsor. « C’est aussi très important que nous développions les entraîneurs à un jeune âge ou des gars qui ont dirigé des équipes dans les rangs mineurs, juniors ou même dans les rangs secondaires depuis longtemps pour qu’ils puissent profiter d’une occasion de se développer et de pouvoir un jour progresser au niveau universitaire, junior ou international. »
« Par le mentorat, ces gars peuvent ajouter à leur expérience et apprendre de nouvelles techniques et de nouveaux jeux ou d’autres choses du genre », poursuit D’Amore. « Je crois qu’en ayant des gars qui font cela depuis longtemps, les jeunes entraîneurs peuvent observer les mentors, voir comment ils traitent les situations et comment ils peuvent appliquer cela pour la suite de leur parcours et obtenir leur certification (dans le programme national de certification des entraîneurs de Football Canada). »
Le concept n’est pas nouveau puisqu’à tous les échelons du football, les coordonnateurs et les entraîneurs-chefs participent à l’éducation des autres entraîneurs, leur transmettant leurs connaissances et leurs expériences. Plusieurs des meilleurs programmes de football de la NCAA ont embrassé le concept davantage par des programmes permettant à d’anciens joueurs de devenir entraîneurs adjoints, ce qui place ces entraîneurs en développement au sein de personnel d’équipes universitaires pour qu’ils apprennent les rudiments du travail en grimpant graduellement dans l’échelle de responsabilité.
Le concept prend aussi de la vitesse dans des universités au nord de la frontière américaine.
« Je crois que certaines universités ont les mêmes pratiques au Canada », raconte Collinson lorsqu’on lui a demandé ce qu’il pensait de la possibilité de programmes qui intègrent d’anciens joueurs au sein des personnels d’entraîneurs dans les rangs de SIC. « Nous avons un ancien joueur qui est adjoint à Laval et c’est aussi le cas dans d’autres équipes. C’est simplement une question de trouver les anciens joueurs qui veulent être entraîneurs adjoints et qui veulent aider en effectuant de petites tâches. Parfois c’est le sale boulot comme nous l’appelons, mais qui est quand même important et nécessaire. »
Comme entraîneur-chef à l’Université de Windsor, Joe D’Amore cherche aussi à offrir des expériences pratiques aux entraîneurs locaux.
« Nous comptons ajouter quelques anciens joueurs comme adjoints chez les Lancers, de jeunes loups affamés qui veulent apprendre », indique D’Amore. « Ils ne sont pas là pour travailler seuls, ils viendront en soutien à un autre entraîneur de position. Je crois par contre qu’il est important qu’ils vivent une première expérience. »
Pour D’Amore, qui a profité d’une expérience pour hériter des commandes de son ancienne équipe et de la formation de sa ville natale, la raison de développer des entraîneurs locaux et de leur offrir des occasions est très simple.
« Il y a beaucoup de bons jeunes entraîneurs qui désirent diriger dans les rangs universitaires ou à autre échelon élevé comme avec les programmes nationaux, mais qui n’en ont jamais la chance. Je crois que c’est important comme entraîneur que nous tentions d’amener ces entraîneurs et de les laisser se développer comme mentors pour qu’ils prennent ensuite des responsabilités et qu’ils poursuivent leur progression. »
Ce système a fait ses preuves dans le développement de certains des entraîneurs de football américain (NCAA, NFL) les plus brillants.
« Vous en voyez dans la NCAA et 10 ans plus tard, ils deviennent entraîneurs-chefs quelque part. Josh McDaniels des Patriots de la Nouvelle-Angleterre est devenu entraîneur adjoint après avoir été ancien joueur. C’est comme cela que ça fonctionne. »
Seul le temps dira comment l’expérience au sein du programme de mentorat de l’équipe nationale à l’International Bowl a contribué à former la carrière de Mathieu Lapierre et de Gord Beattie.
Pour le moment, Football Canada cherche à voir comment organiser d’autres occasions de mentorat dans les prochains événements et activités de l’équipe nationale comme la Coupe Football Canada et le Championnat du monde MU-19 de l’IFAF. Dans l’avenir, il y a aussi une possibilité de mettre en œuvre des programmes similaires dans les rangs provinciaux, régionaux et locaux, ce qui profitera aux entraîneurs ambitieux désirant obtenir une expérience pratique.
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